L’attitude en psychologie sociale

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Définition de l’attitude

Certains auteurs définissent la psychologie sociale comme l’étude scientifique de l’attitude. C’est un concept fondamental en psycho sociale car elle va influencer notre comportement, nos jugements, notre perception. L’attitude prédispose à l’action. Nos comportements ne sont pas émis au hasard. Structure cognitive nous prédispose à agir.

Nous avons des positions arrêtées sur des concepts et ces positions peuvent être partagées au sein d’un groupe d’individus. Ces positions individuelles et partagées s’appellent l’attitude. Dans le sens commun c’est la position du corps qui prépare à l’action, mais ce terme n’a pas la même signification en psycho.

Pour réduire la discrimination on va modifier ce que pense les individus à l’égard des autres. Quand on a une attitude négative = préjugés.

C’est un état mental qui prédispose à agir de telle ou telle manière lorsque la situation fait intervenir l’objet d’attitude (objet dans un sens large à il peut s’agir d’entités abstraites, psychologie sociale, d’objets inertes, d’êtres vivants, de groupes sociaux). Ces objets font bouger les groupes sociaux.

En psychologie sociale l’attitude prépare également à l’action.

Avant tout, c’est une variable, un facteur qui nous prépare à nous comporter d’une certaine façon lorsque la situation fait intervenir un objet d’attitude.

Allport était un psychologue qui a étudié le concept d’attitude.

Attitude : « un état psychique et nerveux de préparation, organisé par l’expérience, exerçant une influence directrice ou dynamique sur les réponses de l’individu à tous les objets et situations avec lesquelles il est en rapport » (Allport, 1935).

Explication de la définition :

  • « L’attitude représente un état mental et neuropsychologique » : l’attitude est une expérience privée, propre à l’individu, personnelle et cette expérience repose sur des éléments du système nerveux. On ne peut pas ressentir l’attitude d’autrui, on peut la mesurer mais pas la ressentir.
  • « L’attitude représente un état de préparation à répondre, exerçant une influence directrice ou dynamique » : met en relief l’aspect motivationnel ou comportemental de l’attitude. L’attitude est un état mental qui amène l’individu à agir d’une certaine façon, guide pour l’action.

Exemple : si un individu ressent des frustrations à l’égard des migrants, il va traduire ces attitudes négatives en votant pour le FN.

  • « L’attitude représente un état organisé à la suite de l’expérience » : l’attitude est considérée comme un résidu d’expérience passée à un enfant ne naît pas avec une attitude négative à l’égard des migrants, il apprend cette attitude. Les attitudes s’apprennent, sont acquises et non innées, sont le produit d’influence que nous subissons depuis notre enfance. Cette influence on la subit au contact de la famille, de la classe sociale, de l’école et de nos pairs, de nos semblables. Lors de notre développement, un grand nombre d’attitude se développe au contact des modèles parentaux que l’on va acquérir.
  • « L’attitude exerce une influence sur la réponse de l’individu à tous les objets et à toutes les situations qui s’y rapportent » : cohérence entre le comportement et la situation. L’attitude est une disposition interne de l’individu vis-à-vis d’un objet.

Attitude prédispose à l’action : concept fondamental de la psycho sociale. On devrait pouvoir prédire le comportement d’autrui. La psychologie sociale étudie les comportements des individus par rapport à l’environnement.

L’attitude est une disposition relativement stable, varie peu d’une façon à une autre, mais elle peut être réversible.  En psychologie sociale on s’intéresse aux changements d’attitude.

L’attitude a quelque chose avoir avec tout ce qu’évoque l’objet (sentiment, jugement, intention d’agir).

Les auteurs vont insister sur l’idée que l’attitude est une variable intermédiaire qui fonctionne comme préparation à l’action. Nos comportements sont donc expliqués par nos attitudes.

Propriétés des attitudes.

Direction :

La direction doit être mise en parallèle avec l’intensité.

Direction, polarité (on est pour ou contre, on aime ou on n’aime pas…) :

  • Comportement d’approche : attitude positive.
  • Comportement d’évitement : attitude négative, comportement de fuite.

Intensité :

L’attitude est conçue comme une évaluation d’un objet (continuum à il y a des degrés). L’individu peut évaluer l’objet comme extrêmement bon, comme moyennement bon, comme moyennement mauvais, comme extrêmement mauvais. Notre attitude ne passe pas d’un pôle positif à un pôle négatif.

Des individus sont totalement défavorables à l’arrivée des migrants en France, mais ceux qui sont extrêmement favorables se retrouvent dans les centres d’accueil.

Intensité et direction sont deux propriétés qui vont ensemble.

Centralité :

La centralité doit être mit en parallèle avec l’accessibilité.

Elle renvoie à l’importance de l’attitude pour l’individu et à l’implication de soi ou personnelle en présence de l’objet d’attitude. Plus une attitude est centrale, plus elle est difficile de la modifier.

Accessibilité :

C’est une propriété qui va être étudiée dans les années 1990. Elle correspond à la solidité de l’association de l’objet d’attitude avec son évaluation. L’accessibilité est le lien entre l’objet et la réponse de l’individu. On va la mesurer par le temps que l’individu met pour émettre sa réponse. Une attitude est fortement accessible en mémoire lorsqu’elle est centrale.

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Les fonctions de l’attitude.

Structures cognitives : répondent à plusieurs besoins psychologiques.

Euristique à raccourcis qui va permettre de prendre rapidement des décisions (« ce qui est rare a de la valeur »).

Préjugé = attitude négative à l’égard d’un groupe social, prédispose à faire de la discrimination (à l’emploi, au logement).

Stéréotype = cliché qui s’interpose entre soi et le réel à traits nous permettant de croquer un groupe social (viande, juif, français avec le béret), mettre de l’ordre dans l’environnement qui est en mouvance.

Ces structures ont différentes fonctions :

  • Fonction cognitive ou de connaissance : permet d’organiser les connaissances, notre perception de l’environnement, permettre de nous repérer dans l’environnement.
  • Fonction d’adaptation : permet d’obtenir l’approbation sociale d’autrui, elle nous aide à émettre des stratégies adaptées dans l’interaction sociale. Juste pour avoir l’approbation sociale, je peux émettre certaines attitudes.
  • Fonction d’expression : permet d’extérioriser nos croyances, nos valeurs centrales ainsi que l’image de soi.
  • Fonction de défense de soi ou maintien de l’estime de soi : nos attitudes peuvent augmenter ou protéger notre estime de soi contre des menaces extérieures. On peut avoir des attitudes négatives à l’égard d’un groupe parce que ça nous permet de nous sentir bon et supérieur par rapport à eux à attitude a donc bien cette fonction.
  • Fonction d’évaluation de l’objet : permet une évaluation facile et rapide de l’objet. Cette fonction va nous permettre de savoir comment on doit se comporter dans un contexte bien déterminé.

Mesures de l’attitude.

Elle peut s’exprimer plus ou moins à travers différents indicateurs.

Mesures verbales de l’attitude, échelles d’attitude :

Très tôt américains ont mesuré l’attitude des américains à l’égard des afro-américains, des homos, les personnes vieillissantes.

  • Echelle de distance sociale de Bogardus (1923-1925) : mesure la distance que l’individu met entre l’objet et lui.
  • Echelle de Thurstone (1929).
  • Echelle de Likert (1937).
  • Echelle de Guttman (1947).
  • Différenciateurs sémantiques de Osgood (1954).

Les problèmes de ces mesures verbales sont auto-rapportées, ont une limite : on n’est pas certain que la réponse fournie par l’individu corresponde à sa véritable réponse.

Que se passe-t-il si on réduit la désirabilité sociale ?

  • Etude de Jones et Sigall (1971) :

Détecteur de mensonges de l’attitude des américains à l’égard des afro-américains. Souhaitent réduire l’influence sociale. La moitié des individus répond à la mesure sans être connecté au détecteur (papier, stylo) alors que l’autre moitié est connectée au détecteur qui permet d’observer la véracité des réponses.

Les auteurs s’attendent à observer une attitude négative. Que devient cette attitude négative lorsqu’ils disent aux individus qu’ils sont capables de vérifier la véracité de leurs réponses ?

Résultats : dans les 2 groupes les participants ont une attitude négative envers les afro-américains. Cette attitude négative est plus négative dans le groupe avec le détecteur de mensonges.

Cette étude nous montre qu’on se rapproche des attitudes des participants mais on n’a pas leur attitude avec exactitude (on peut mesurer la polarité mais pas l’intensité).

Mesures indirectes de l’attitude :

Impliquent un processus théorique intermédiaire pour justifier le lien entre l’individu et sa réponse.

  • On peut avoir des indicateurs comportementaux.
  • Face-isme (Archer, Iritani, Kimes et Barrios, 1983) :

Permet de déceler une attitude sexiste. On va l’appliquer dans la presse. On va examiner les magazines et on va mesurer la surface des visages féminins et masculins pour un même magasine et on va faire une comparaison entre ces 2 surfaces. Visages masculins sont plus représentés dans magasine que visages féminins. Cette prédominance suggère une attitude sexiste.

Cette mesure a aussi été utilisé sur visages jeunes et âgées : prédominance des visages des jeunes à attitude négative à l’égard des visages vieillissants.  Nous subissons cette influence sans le savoir.

  • Indicateurs psychophysiologiques. Fréquence cardiaque, dilation ou contraction de la pupille (réponse pupillaire), réaction électromyographique. Ces indicateurs donnent uniquement une info sur l’intensité et non pas sur la polarité.
  • L’électromyographique facial : activité de 2 muscles (Cacioppo et al, 1998) à au niveau des sourcils (corrugators = affect négatif), et au niveau des fossettes (zygomatiques = affect positif).
  • Cacioppo et PETTY (1979) soumettent participants un message pro-attitudinal et contre-attitudinal et mesurent l’activité des corrugators et zygomatiques. Lorsque individu a entendu un message qui va dans le sens que ce qu’il pense alors on observe une forte activité des zygomatiques. Lorsque message va à l’encontre de ce qu’il pense alors on observe une forte activation des corrugators. Ces activations vont nous renseigner sur l’attitude des individus.

Mesures implicites :

Pour éviter que l’individu donne une réponse qui ne correspond pas à la sienne, les auteurs vont utiliser des mesures implicites. Ce sont des mesures qui nous permettent d’évaluer leur attitude sans que les participants sachent qu’on mesure leurs attitudes. On prend en considération le temps de réponse de l’individu à temps de latence.

Réponse plus fiable quand l’individu répond directement car sinon c’est peut-être qu’il contrôle sa réponse, donc réponse politiquement incorrecte.

Les modèles de l’attitude.

L’attitude est une structure mentale abstraite qui se trouve entre l’objet d’attitude et la réponse de l’individu.

Modèle unidimensionnel (1929, Thurstone et Chave) :

Ce modèle considère l’attitude comme la réponse évaluative de l’objet à pour/contre ; aime/aime pas. En termes d’attirance ou de répulsion. Ce modèle va se complexifier.

Modèle tripartite (1960, Rosenberg et Hovland) :

L’attitude serait composée de 3 composantes : composante affective (identique au modèle unidimensionnel), composante cognitive (renvoie aux croyances et aux caractéristiques de l’objet), composante conative (correspond aux comportements, aux actions, à l’intention comportementale).

Exemple : si un prof nous parait sévère (composante cognitive) et qu’on n’aime pas qu’on nous impose des choses (composante affective), il est fort probable qu’on évite ses cours (composante conative).

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Photo by Priscilla Du Preez on Unsplash

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